Product Description
- ERFA HYDROQUINONE
MONOGRAPHIE DE PRODUIT
INCLUANT LES RENSEIGNEMENTS POUR LE PATIENT SUR LE MÉDICAMENT
ERFA HYDROQUINONE
Hydroquinone
Gel, 4 % p/p, pour usage externe
POUR USAGE EXTERNE SEULEMENT
Agent anti-hyperpigmentation
- 1 INDICATIONS
ERFA HYDROQUINONE est indiqué pour : le traitement à court terme de troubles d’hyperpigmentation cutanée tels que le masque de grossesse, le mélasme, les taches brunes, les taches de vieillissement, les taches de rousseur, les lentigines séniles/solaires et l’hyperpigmentation post-inflammatoire.
- Utiliser une protection UV (écran solaire et/ou vêtements protecteurs). Voir Mises en garde et précautions.
- Si aucune diminution de la pigmentation n’est observée en 8 à 12 semaines de traitement (3 semaines pour le mélasme), interrompre le traitement et examiner la peau hyperpigmentée pour détecter des troubles potentiellement plus sérieux. Voir Mises en garde et précautions.
- Examiner minutieusement la peau hyperpigmentée pour détecter la présence de lésions malignes.
1.1 Enfants
Enfants (<18 ans) : Santé Canada ne dispose d'aucune donnée; par conséquent, l'indication d'utilisation dans la population pédiatrique n'est pas autorisée par Santé Canada.
1.2 Personnes âgées
Personnes âgées (≥65 ans) : Santé Canada ne dispose d'aucune donnée appropriée; par conséquent, l'indication d'utilisation dans la population gériatrique n'est pas autorisée par Santé Canada.
- 2 CONTRE-INDICATIONS
ERFA HYDROQUINONE est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité à ce produit ou à tout ingrédient de la formulation, y compris à un ingrédient non médicinal, ou à un composant du contenant. Pour la liste complète des ingrédients, voir Formes posologiques, concentrations, composition et conditionnement.
On ne dispose d’aucune étude sur l’innocuité de l’utilisation d’hydroquinone topique pendant la grossesse ou chez les enfants.
- 3 POSOLOGIE ET ADMINISTRATION
3.1 Posologie recommandée et modification posologique
Tester la sensibilité de la peau avant usage :
Appliquer une petite quantité de gel sur une surface de peau intacte pour vérifier l’apparition d’irritation dans les 24 heures suivantes. Une rougeur mineure ne constitue pas nécessairement une contre-indication, mais il faut interrompre le traitement en cas de démangeaison, d’inflammation excessive ou de formation de vésicules.
Dosage :
Appliquer ERFA HYDROQUINONE sur les zones affectées et bien faire pénétrer, deux fois par jour le matin et au coucher, ou selon les directives d’un médecin. Si aucune amélioration n’est observée après 2 mois de traitement (après 3 semaines pour le mélasme), interrompre le traitement avec ERFA HYDROQUINONE et réexaminer la peau pour détecter des troubles potentiellement plus sérieux.
On ne doit pas employer le gel d’hydroquinone comme traitement d’entretien pendant plus de 2 ou 3 mois. Utiliser une protection UV (écran solaire FPS > 30 (UVA et UVB) et/ou des vêtements protecteurs). Voir Mises en garde et précautions.
L’emploi de produits à base d’hydroquinone sur les zones paranasales et infraorbitales augmente le risque d’irritation. Cesser d’employer en cas d’irritation légère persistante, ou d’irritation ou d’éruption grave.
L’indication d’utilisation dans la population pédiatrique n’est pas autorisée par Santé Canada. (Voir 1.1 Enfants)3.2 Administration
Pour usage topique seulement. Non destiné à un usage oral, ophtalmique ou intravaginal.
- 4 SURDOSAGE
On a signalé que l’ingestion de grandes doses aiguës de mélanges contenant de l’hydroquinone, de façon accidentelle ou dans une intention suicidaire (≥ 1 g d’hydroquinone), provoquait des signes de perturbation aigüe du SNC tels que des tremblements, des étourdissements, des contractions musculaires, des maux de tête et du delirium, en plus d’acouphènes, nausées, difficultés respiratoires, convulsions et évanouissements. En cas d’ingestion de surdoses d’hydroquinone, traiter selon les symptômes.
Pour traiter une surdose présumée, communiquez avec le centre antipoison de votre région. - 5 FORMES POSOLOGIQUES, CONCENTRATIONS, COMPOSITION ET CONDITIONNEMENT
ERFA HYDROQUINONE et un gel transparent à l’odeur caractéristique. Un gramme d’ERFA HYDROQUINONE renferme 40 mg d’hydroquinone. L’unité de conditionnement (tube) contient 30 g d’hydroquinone gel 4 %. Excipients : éthanol 96 %, acide glycolique, propylène glycol, polyquaternium-10, hydroxyde d’ammonium, acide citrique anhydre, métabisulfite de sodium, sulfite de sodium anhydre, édétate disodique, butylhydroxytoluène et eau purifiée.
Voie d’administration Forme posologique / Concentration / Composition Ingrédients non médicinaux Topique Gel d’hydroquinone 4 % p/p Acide citrique anhydre, acide glycolique, butylhydroxytoluène, eau purifiée, édétate disodique, éthanol 96 %, hydroxyde d’ammonium, métabisulfite de sodium, polyquaternium-10, propylène glycol, sulfite de sodium anhydre. - 6 MISES EN GARDE ET PRÉCAUTIONS
L’emploi continu d’hydroquinone peut provoquer une ochronose exogène (hyperpigmentation progressive asymptomatique caractérisée par une pigmentation gris-bleu ou bleu-noir de la peau, de l’érythème et des papules sur les zones de peau traitée exposées au soleil). Dans les cas graves, l’ochronose peut avoir des effets défigurants. Cesser le traitement immédiatement si une hyperpigmentation se développe. Pour diminuer le risque d’ochronose exogène, ne pas utiliser d’hydroquinone en concomitance avec des médicaments photosensibilisants (e.g., médicaments antipaludiques, résorcinol, phénol ou injections de quinine).
L’hydroquinone employée pendant une période relativement prolongée peut causer une leucodermie. La leucodermie est quasiment irréversible puisque les mélanocytes sont détruits, laissant des taches blanches sur la peau. Elle pourrait masquer d’autres lésions cutanées, y compris des lésions malignes.
Généralités
L’hydroquinone est un agent de décoloration de la peau pouvant causer des effets cosmétiques indésirables. Le médecin devrait connaître les conditions d’utilisation de l’hydroquinone pour une application sur la peau avant de prescrire. Le médecin doit examiner les lésions cutanées avant de prescrire le médicament afin d’exclure la présence de lésions cutanées malignes.
Utiliser une protection UV (écran solaire et/ou vêtements protecteurs) afin d’éviter la repigmentation. En cas d’hyperpigmentation ou de dépigmentation pendant le traitement, interrompre immédiatement le traitement. Appliquer l’hydroquinone uniquement sur de petites surfaces corporelles. Ne pas l’appliquer sur une peau abîmée, les muqueuses ou près des yeux; en cas de contact, rincer à fond avec de l’eau.
Si aucune amélioration n’est observée après 2 ou 3 mois de traitement (après 3 semaines pour le mélasme), interrompre le traitement avec ERFA HYDROQUINONE et réexaminer la peau pour détecter des troubles potentiellement plus sérieux.
ERFA HYDROQUINONE renferme de l’acide glycolique et de l’acide citrique, qui sont des acides alpha-hydroxylés (AHA) pouvant augmenter la sensibilité de la peau au soleil, et particulièrement la possibilité de coup de soleil. Avant de s’exposer au soleil, on recommande aux utilisateurs d’employer un écran solaire sur les surfaces où des AHA ont été appliqués. Le contact du produit avec la peau doit être de fréquence et de durée limitées. Voir Mises en garde et précautions – Système immunitaire.
ERFA HYDROQUINONE renferme du métabisulfite de sodium, lequel peut causer des réactions de type allergique y compris des symptômes anaphylactiques et des épisodes d’asthme ou mettant la vie en danger. On rapporte plus fréquemment une sensibilité aux sulfites chez les sujets asthmatiques.
Ce médicament peut causer des réactions cutanées locales (comme une dermatite de contact) ou une irritation des yeux et des muqueuses puisqu’il renferme du butylhydroxytoluène. Voir Mises en garde et précautions – Système immunitaire.
Carcinogenèse et mutagenèse
Des études de carcinogénicité chez les animaux ont révélé un certain potentiel carcinogène de l’exposition à long terme à l’hydroquinone. Des études publiées ont démontré que l’hydroquinone est un mutagène et un clastogène. Voir TOXICOLOGIE NON CLINIQUE.
L’application dermique d’hydroquinone a été associée à une malignité cutanée (carcinome squameux à cellules fusiformes) dans certains cas signalés dans la documentation. On ignore si l’hydroquinone était un pro-carcinogène ou si la malignité était due à la suppression de l’effet photo-protecteur naturel de la mélanine.
On doit faire preuve de prudence dans l’utilisation de produits contenant de l’hydroquinone chez les patients qui ont des antécédents de cancer, ou qui sont à risque d’en développer un. Une surveillance étroite doit être envisagée.
Système immunitaire
Renferme du métabisulfite de sodium, un sulfite pouvant causer des réactions de type allergique y compris des symptômes anaphylactiques et des épisodes d’asthme, ou des épisodes d’asthme moins sévères chez certaines personnes sensibles. La prévalence globale de sensibilité aux sulfites dans la population générale est inconnue et probablement faible. On observe plus fréquemment une sensibilité aux sulfites chez les asthmatiques que chez les non-asthmatiques.
Une dermatite de contact allergique peut survenir. En cas de dermatite de contact signalée ou soupçonnée, interrompre immédiatement le traitement avec ERFA HYDROQUINONE. (Voir EFFETS INDÉSIRABLES – Aperçu des effets indésirables.)
Santé sexuelle
Reproduction et fertilité
Une étude sur deux générations a révélé que l’administration orale d’hydroquinone n’a produit aucun effet embryotoxique, fœtotoxique ou tératogénique chez les rats, ni d’effets indésirables significatifs sur la reproduction. Chez les lapins, divers effets tératogéniques/sur la reproduction liés au traitement ont été observés à des doses élevées. (Voir TOXICOLOGIE NON CLINIQUE). Aucune étude sur la reproduction chez les animaux n’a été menée avec l’hydroquinone topique. On ignore également si l’hydroquinone topique peut être nocive pour le fœtus lorsqu’elle est administrée à une femme enceinte ou si elle peut affecter la capacité de reproduction. On ne doit donner de l’hydroquinone topique à une femme enceinte que si elle est nettement indiquée.
Peau
Ce produit renferme de l’acide glycolique et de l’acide citrique, qui sont des acides alpha-hydroxylés (AHA) pouvant augmenter la sensibilité de la peau au soleil, et particulièrement la possibilité de coup de soleil. Avant de s’exposer au soleil, on recommande aux utilisateurs d’employer un écran solaire sur les surfaces où des AHA ont été appliqués. Le contact du produit avec la peau doit être de fréquence et de durée limitées. Ce médicament peut causer une irritation cutanée locale puisqu’il contient du propylène glycol. Ce médicament peut causer des réactions cutanées locales (comme une dermatite de contact) ou une irritation des yeux et des muqueuses puisqu’il renferme du butylhydroxytoluène.
6.1 Populations particulières
6.1.1 Femmes enceintes
On ne dispose d’aucune étude sur l’innocuité de l’utilisation d’hydroquinone topique pendant la grossesse. On ne doit donner de l’hydroquinone topique à une femme enceinte que si les avantages du traitement l’emportent sur les risques apparents.
6.1.2 Allaitement
On ne dispose d’aucune étude sur l’innocuité de l’utilisation d’hydroquinone topique pendant l’allaitement. On ignore si ce médicament est excrété dans le lait maternel chez l’humain. Puisque de nombreux autres médicaments le sont, on devrait éviter d’utiliser ERFA HYDROQUINONE pendant l’allaitement.
6.1.3 Enfants
Enfants (<18 ans) : Santé Canada ne dispose d'aucune donnée; par conséquent, l'indication d'utilisation dans la population pédiatrique n'est pas autorisée par Santé Canada.
6.1.4 Personnes âgées
ERFA HYDROQUINONE n’a pas fait l’objet d’études suffisantes chez les personnes âgées; par conséquent, l'indication d'utilisation dans la population gériatrique n'est pas autorisée par Santé Canada.
- 7 EFFETS INDÉSIRABLES
7.1 Aperçu des effets indésirables
Les effets indésirables signalés chez 559 patients traités principalement pour un mélasme avec diverses formulations de crème à base d’hydroquinone (2 % ou 4 %) dans des essais cliniques publiés d’une durée variable (la plupart d’une durée de 12 semaines) étaient les suivants : irritation locale, érythème, éruptions prurigineuses, picotements, fourmillements, sensation de brûlure et prurit au site d’administration. Ces effets étaient le plus souvent d’intensité légère. Une dermatite de contact a été rapportée chez trois patients, et un patient a présenté un test épicutané de sensibilité positif.
Les déclarations spontanées d’effets indésirables au Canada pour les produits cutanés topiques contenant de l’hydroquinone comprennent les événements suivants : dermatite de contact, sensation de brûlure, décoloration/hyperpigmentation de la peau, éruptions cutanées, éruptions graves, brûlure chimique, cicatrices, médicament inefficace, érythème grave et néoplasme bénin de la peau.
L’emploi à long terme d’hydroquinone peut provoquer une ochronose ou une leucodermie (voir Mises en garde et précautions).
Réactions de sensibilité aux sulfites : les sulfites peuvent causer des réactions de type allergique (y compris des réactions anaphylactiques ou mettant la vie en danger et des épisodes d’asthme) chez certains individus sensibles. Voir Mises en garde et précautions.
Ce produit renferme de l’acide glycolique et de l’acide citrique, qui sont des acides alpha-hydroxylés (AHA) pouvant augmenter la sensibilité de la peau au soleil, et particulièrement la possibilité de coup de soleil.
Ce produit renferme du propylène glycol pouvant causer une irritation cutanée.
Ce produit renferme du butylhydroxytoluène pouvant causer des réactions cutanées locales (comme une dermatite de contact) ou une irritation des yeux et des muqueuses.
7.2 Effets indésirables observés au cours des essais cliniques
Les essais cliniques étant menés dans des conditions très particulières, les taux d'effets indésirables observés dans les essais peuvent ne pas refléter les taux observés en pratique et ne devraient pas être comparés aux taux observés dans le cadre des essais cliniques portant sur un autre médicament. Les données sur les effets indésirables tirées d'essais cliniques sont utiles pour déterminer les effets indésirables d'origine médicamenteuse et pour connaître leurs fréquences approximatives.
Une étude visant à démontrer l’efficacité et l’innocuité d’une nouvelle formulation pharmaceutique d’hydroquinone 4 %, sous forme de gel (HQ*-4% (02-0268)) n’a détecté aucun effet indésirable grave.
Dans cette étude, 48,3 % des participants ont ressenti des effets indésirables dont 43,3 % étaient liés au produit. Un seul effet indésirable a nécessité l’abandon du traitement dans le groupe témoin (desquamation). Dans le groupe témoin, 51,7 % des patients n’ont ressenti aucun effet indésirable, 35 % ont connu une réaction indésirable, 6,7 % ont eu deux réactions indésirables, 5,0 % ont ressenti trois réactions indésirables, et 1,7 % ont connu quatre réactions indésirables.
(voir pdf pour tableau)
Les troubles au site d’administration représentaient les effets indésirables les plus fréquents dans l’essai clinique, avec 46,43 % chez les patients du groupe témoin et 31,25 % chez les patients du groupe placebo. Les troubles de la peau et des tissus sous-cutanés étaient les deuxièmes réactions indésirables les plus fréquemment signalées, avec 14,29 % chez les patients du groupe témoin et 6,25 % chez les patients du groupe placebo. On a observé deux cas de troubles respiratoires, thoraciques et médiastinaux dans le groupe placebo (irritation des voies nasales et éternuements), soit 6,25 % des sujets du groupe placebo. Un seul cas de troubles oculaires (irritation oculaire) a été signalé dans l’essai (3,57 %)
7.3 Effets indésirables observés au cours des essais cliniques (enfants)
ERFA HYDROQUINONE n’a pas été étudié chez les populations pédiatriques.
7.4 Effets indésirables rapportés après la commercialisation
La fréquence des effets indésirables définie comme suit : très fréquent (≥1/10), fréquent (≥1/100 à <1/10), peu fréquent (≥1/1 000 à <1/100), rare (≥1/10 000 à <1/1 000), très rare (<1/10 000) et fréquence inconnue (impossible d’évaluer la fréquence à partir des données disponibles).
Troubles de la peau et des tissus sous-cutanés
Peu fréquents : érythème et prurit.
Rares: sensibilité cutanée. Un traitement à long terme peut provoquer une réaction d’hyperpigmentation cutanée.
Interrompre le traitement si ces symptômes ne disparaissent pas après une semaine.
Très rares : une leucodermie a été observée dans des cas isolés. Une ochronose a été observée dans des traitements prolongés (plus de six mois), surtout chez la population noire.
Aucun effet indésirable systémique n’a été décrit.
INTERROMPRE LE TRAITEMENT EN CAS DE RÉACTIONS INDÉSIRABLES.
- 8 INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
8.1 Aperçu
Peroxydes : ne pas utiliser de l’hydroquinone simultanément avec des peroxydes (par exemple : eau oxygénée, peroxyde de benzoyle, etc.). (Voir Interactions médicament-médicament).
Médicaments photosensibilisants : ne pas utiliser de l’hydroquinone en concomitance avec des médicaments photosensibilisants. (Voir Interactions médicament-médicament).
8.2 Interactions médicament-médicament
L’emploi simultané d’hydroquinone avec des peroxydes (par exemple : eau oxygénée, peroxyde de benzoyle, etc.) peut causer une coloration temporaire de la peau due à l’oxydation de l’hydroquinone.
Cette coloration temporaire est éradiquée en cessant d’employer un de ces médicaments et en lavant la zone d’application avec un savon doux.
Médicaments photosensibilisants :
Pour diminuer le risque d’ochronose exogène, ne pas utiliser d’hydroquinone en concomitance avec des médicaments photosensibilisants (e.g., médicaments antipaludiques, résorcinol, phénol ou injections de quinine). Beaucoup d’autres médicaments couramment utilisés peuvent avoir, dans une certaine mesure, des propriétés photosensibilisantes.
- 9 MODE D’ACTION ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE
9.1 Mode d’action
L’administration topique d’hydroquinone produit une dépigmentation réversible de la peau par l’inhibition de l’oxydation enzymatique de la tyrosine en 3, 4-dihydroxyphénylalanine (dopa) qui intervient au stade initial des voies de biosynthèse du pigment de mélanine et la suppression d’autres processus métaboliques des mélanocytes. L’exposition au soleil ou à la lumière ultraviolette provoquera la repigmentation des zones éclaircies.
9.2 Pharmacodynamique
L’accumulation de mélanine dans la couche supérieure de l’épiderme est la principale cause des troubles de pigmentation. La mélanine est un polymère résistant et il n’existe pratiquement aucun moyen de détruire sa structure et d’éclaircir la peau. Par conséquent, l’inhibition de la synthèse de la mélanine constitue l’approche la plus souvent utilisée pour diminuer le contenu de mélanine dans l’épiderme. L’hydroquinone affecte la mélanogénèse en compétitionnant avec la tyrosine pour l’enzyme tyrosinase d’oxydation; en présence de quantités catalytiques de dopa, l’hydroquinone est oxydée en métabolite toxique de benzoquinone qui pourrait endommager les membranes; l’hydroquinone inhibe la synthèse de l’ADN et de l’ARN et modifie la formation de mélanosome; la microscopie histochimique et électronique indique que l’hydroquinone affecte les structures membraneuses des mélanocytes et provoque éventuellement la nécrose de mélanocytes entiers.
9.3 Pharmacocinétique
Absorption :
L’absorption d’hydroquinone administrée par voie orale ou intratrachéale est rapide et étendue (Garton & Williams, 1949; Divincenzo et al., 1984; English et al., 1988). Le taux d’absorption de l’hydroquinone par la peau est toutefois faible. Marty et al. (1981) rapportent que les constantes de perméabilité in vitro pour la peau des rats et des humains étaient respectivement de 28 x 10-6 et 4 x 10-6 cm/h. À partir des données de Bucks et al. (1988), on peut calculer chez l’humain un taux d’absorption dermique in vivo de 3 µg/cm2/h et une constante de perméabilité de 2,25 x 10-6 cm/h. La quantité réelle d’hydroquinone absorbée après une exposition dermique dépend des concentrations d’exposition, de la durée de l’exposition et du véhicule, ainsi que d’autres facteurs. Quand Bucks et al. (1988) ont appliqué de l’hydroquinone marquée par 14C dans un excipient d’alcool sur le front de sujets humains pendant 24 heures, 57 % du marquage total par 14C était excrété dans l’urine après 5 jours. L’ajout d’un écran solaire à la solution d’hydroquinone réduisait l’excrétion totale à 26 %.
Distribution :
Après l’administration par voie orale d’hydroquinone radiomarquée à des rats F-344, la radioactivité était largement distribuée dans tous les tissus animaux. L’activité la plus importante se situait dans les reins et le foie (Divincenzo et al., 1984). Sur une base quantitative, la quantité conservée dans l’animal était toutefois faible, représentant < 2 % de la dose totale 48 heures après l’exposition (Divincenzo et al., 1984; English et al., 1988). On a également observé une large distribution et une élimination étendue après l’administration par voie intratrachéale d’hydroquinone à des rats F-344 (Lockhart & Fox, 1985b). Après l’injection intraveineuse d’hydroquinone radiomarquée à des rats F-344, on a toutefois montré au moyen de techniques d’autoradiographie de l’organisme entier que la radioactivité se concentrait dans la moelle osseuse, le thymus et la pulpe blanche de la rate (Greenlee et al., 1981a). Des expériences subséquentes ont indiqué qu’une importante radioactivité soluble dans l’acide et liée par covalence pouvait être récupérée dans le thymus, la moelle osseuse et les globules blancs 24 heures après l’administration intraveineuse (Greenlee et al., 1981b). Ces résultats indiquent que la voie d’administration peut influencer le profil de distribution et d’élimination observé après l’administration d’hydroquinone.
Métabolisme :
L’hydroquinone est principalement convertie par métabolisme de Phase II en conjugués solubles dans l’eau, comme le démontre la récupération de seulement une faible quantité du composé d’origine et de p-benzoquinone (0,25-7 %) mais de grandes quantités de monoglucuronide d’hydroquinone et de monosulfate d’hydroquinone (>90 %) dans l’urine (Divincenzo et al. 1984; English et al. 1988). Un faible pourcentage de la dose a été récupéré sous la forme de conjugué de l’acide mercapturique de l’hydroquinone, suggérant la formation intermédiaire d’un conjugué du glutathion de l’hydroquinone.
Divincenzo et al. (1984) ont démontré que le dosage répété de 200 mg d’hydroquinone/kg n’altérait pas le poids hépatique relatif ou absolu du rat, n’induisait pas le système enzymatique des oxydases à fonctions mixtes, et que l’hydroquinone ne subissait pas une oxydation de Phase I en d’autres métabolites tels que le 1,2,4-trihydroxybenzène. De plus, aucune formation de 1, 2, 4-trihydroxybenzène n’a été observée dans l’urine après l’administration orale d’hydroquinone à des lapins (Garton & Williams, 1949). Toutefois, après l’injection intrapéritonéale d’hydroquinone (50 mg/kg) à des rats Wistar et des lapins blancs japonais, le 1, 2, 4-trihydroxybenzène représentait une proportion importante (environ 12 %) des métabolites récupérés dans l’urine (Inoue et al., 1989a, b). Cette différence apparente dans le profil métabolique observé lorsque l’hydroquinone est administrée par voie intrapéritonéale plutôt que par voie orale est probablement liée à la capacité du système gastrointestinal de conjuguer les composés phénoliques absorbés dans l’intestin, diminuant ainsi la quantité d’hydroquinone libre disponible pour un métabolisme de Phase I dans le foie (Powell et al., 1974; Cassidy & Houston, 1980a, b; Cassidy & Houston, 1984).
Élimination :
L’hydroquinone est excrétée principalement dans l’urine (environ 90 %) sous forme de métabolites solubles dans l’eau. Des différences liées à la dose ont été observées chez des rats recevant 25 ou 350 mg/kg, suggérant que les processus d’élimination deviennent saturés à des doses élevées (English et al., 1988). Les valeurs de l’aire sous la courbe (ASC) pour les concentrations plasmatiques, qui fournissent un indice de la biodisponibilité, ont également montré que la saturation de l’élimination survenait à des doses élevées, notamment chez les femelles. Le fait que la plus grande partie de la radioactivité excrétée est associée à la phase d’alpha-élimination suggère que ce pourrait être dû à la conjugaison de l’hydroquinone aux métabolites facilement excrétés. L’apparition d’un double pic dans la concentration sanguine par rapport à la courbe de temps indique la possibilité d’une recirculation entérohépatique de l’hydroquinone.
Étude de perméation (UIBF 03.09.60 (V)) :
On a étudié la perméabilité transdermique de l’hydroquinone dans deux formulations semi-solides (gel) et une formulation de référence semi-solide au moyen de cellules de diffusion de type FRANZ. La capacité de l’hydroquinone à pénétrer la peau a été établie en déterminant les quantités de l’agent l’ayant traversée à chacun des intervalles de temps prédéterminés. Aucune différence significative n’a été observée entre les trois formulations en termes des variables de perméation étudiées (débit transdermique, latence et quantité pénétrée par unité de temps). (p=>0,1)
- 10 ENTREPOSAGE, STABILITÉ ET TRAITEMENT
Conserver à la température ambiante (15 o - 30 o C). Garder le tube complètement scellé pour le protéger de la lumière. Garder hors de la portée et de la vue des enfants. Ne pas utiliser le produit s’il a pris une coloration foncée, même s’il n’est pas périmé.
- 11 INSTRUCTIONS PARTICULIÈRES DE MANIPULATION
Se laver les mains avec du savon après l’application du produit car l’hydroquinone peut causer des taches brunes irréversibles sur les ongles.